Boris Vian est un écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, musicien de jazz (trompettiste) et directeur artistique français. Il est né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray dans les Hauts-de-Seine et mort le 23 juin 1959 à Paris dans le 7e arrondissement. Ingénieur formé à l'École centrale, il s'est aussi adonné aux activités de scénariste, de traducteur (anglais & américain), de conférencier, d'acteur et de peintre.
Réputé pessimiste, Boris Vian adorait l'absurde, la fête et le jeu. Il est l'inventeur de mots et de systèmes parmi lesquels figurent des machines imaginaires et des mots, devenus courants de nos jours. Mais il a également élaboré des projets d'inventions véritables lorsqu'il était élève ingénieur à l'École centrale Paris. Sa machine imaginaire la plus célèbre est restée le pianocktail, instrument destiné à faire des boissons tout en se laissant porter par la musique.
Il meurt en 1959 (à 39 ans) à la suite d'un accident cardiaque survenu lors de la projection de l'adaptation cinématographique de son livre J'irai cracher sur vos tombes. Adepte d'Alfred Jarry et d'une certaine forme de surréalisme, son adhésion au Collège de Pataphysique, fait de lui un Satrape auquel le collège rend hommage en annonçant la mort apparente du « Transcendant Satrape ».

Boris VIAN est aussi un poète sonore, en lisant ses 23 poèmes, ses mots résonnaient pour moi comme une improvisation libre. Sa poésie, alors même qu’il se défend d’être un « pohéteu », tout en le désirant et l’étant fortement, est musicale et passe par le dit. Car c’est en les disant que ses phrases prennent toute leur saveur. De l’anecdotique à l’absurde en passant par des décharges d’émotions brutes et jouissives, sa poésie nous touche et nous bouscule, car elle est celle d’un écorché vif, d’un mal aimé, d’un paria, d’un ex-centrique qui n’a pas choisi de l’être, mais l’ai intrinsèquement de nature. Pour un trompettiste être mal embouché va de soi ! La société pour lui est trop étroite pour sa fantaisie et sa soif d’être libre comme le vent, elle sent le renfermé et la constipation. Entre grosse colère et saillie cocasse de « jenfoutraque » il n’épargne personne, pas plus lui-même que ses dis-semblables si peu à l’écoute du temps qui fuit de toutes parts dans un quotidien morne et désespérant. Oui Boris VIAN était désespéré, mais son désespoir portait la marque d’une soif inextinguible de vie vraie, de vie luttant avec l’idée de sa propre mort, il ne fuit pas la question ; il l’affronte et regarde en face cet épouvantail qui effraie les déjà mort si peu vivant qui l’entoure et l’ignore dans leur vaniteuse et morgue idée d’une vie installée. Car lui était tout sauf installé, il passait d’un art à l’autre sans discontinuité, comme seuls les vrais poètes savent le faire, avec humour et panache. Boris VIAN est un défi à l’entendement des déjà sourd, des mous du genou, des aquoibonistes de tout poil. Il est un crachat à la face du bon goût et des bienpensants, ces malfaisants, et pour tout dire … Il nous chie au nez ! Ce qui me fait pisser de rire à dire vrai ! Car en fait il n’était pas un triste sire mais bien plutôt un gai luron !
Ce n’est pas qu’il n’aimait pas la poésie, mais il savait comme tout vrai poète, que celle-ci ne s’enferme pas dans des « ismes » de tout acabit et particulièrement celui de l’académisme établi. Un vrai poète est un poète méconnu, c’est cela qui le distingue d’un histrion.
« Pourquoi que je vis ? » Demande-t-il : « Parce que c’est joli ! » Répond-il lui-même à cette question centrale dans sa vie et son œuvre, tant même la mort était vivante pour lui. « PARCE QUE C’EST JOLI ! » ni plus ni moins ! Prenez-en de la graine, vous qui trouvez que le monde est à chier, car comme le dit Balthazar Rouscaillou « Si nous trouvons le monde laid, morne, triste, absurde… c’est que nous sommes laids, mornes, tristes, absurdes… Il ne changera que quand nous changerons !
Boris VIAN le trouve joli ce monde, c’est parce qu’assurément lui l’était ! Ce que l’on peut dire c’est qu’il n’est pas mort en VAIN ce Boris VIAN ! Ne serait-ce que pour nous éveiller de cette nuit obscure que nous redoutons tant, sans jamais oser la regarder en face.
Chapeau bas l’artiste qui ne se voyait pas en haut de l’affiche !
Kelvin RAS